Answer:Grace aux soutiens financiers du Royaume de Belgique, de l’Agence canadienne de développement international (ACDI) et de l'Agence suédoise de coopération pour le développement international (SIDA) cette initiative a pu voir le jour. Ce soutien vient ainsi répondre aux préoccupations soulevées fin 2003 par la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme que « malgré la prise de conscience de la communauté internationale de l’ampleur des violences contre les femmes en République démocratique du Congo (RDC), très peu de moyens sont mis à la disposition des ONG. »
Un premier projet a d’abord été financé entre 2005 et 2009 par le Royaume de Belgique dans les Province de l’Equateur, Maniema et la Province Orientale à hauteur de 7 millions 820 milles Euros. En 2006, le soutien de l'ACDI avec un apport de 15 millions de Dollars Canadiens a permis d’étendre le projet jusqu’en 2011 dans le Nord et Sud Kivu, et tout particulièrement dans les villes de Goma, Bukavu, Uvira, Butembo, et Béni. Enfin, depuis fin 2010, SIDA soutient le développement du projet avec presque 2, 8 millions USD dans six autres provinces: Kinshasa, le Bandundu, le Bas-Congo, les Kasaï Occidental et le Kasaï oriental, et le Katanga. Avec ce dernier apport, le programme aura couvert les 11 provinces de la RDC .
Les activités sont exécutées conjointement avec le Fond des Nations Unies pour la Population (UNFPA), le Fond des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), et le Bureau des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH) avec les agences partenaires suivantes : OMS, UNIFEM, PNUD, PAM, MONUSCO, FAO, OCHA, BIT et HCR. Ce programme s’articule autour de quatre volets. Chaque agence des Nations Unies est responsable de l’exécution des volets suivants en accord avec son mandat:
1. UNFPA : la prise en charge médicale et sanitaire ;
2. UNICEF : la prise en charge psychosociale;
3. UNFPA : la réinsertion socioéconomique;
4. HCDH/BCNUDH : l’assistance judiciaire aux victimes des violences sexuelles.
Le volet « assistance judiciaire »
L’objectif spécifique du volet « assistance judiciaire aux victimes des violences sexuelles », assuré par le Haut Commissariat aux Droits de l'Homme (HCDH) à travers le BCNUDH, est de lutter contre l’impunité généralisée qui accompagne les violences sexuelles en RDC et ainsi assurer l’assistance juridique et judiciaire aux victimes et à leurs familles. Ce projet cherche à amener les victimes de violences sexuelles à saisir les juridictions et institutions compétentes afin non seulement d’obtenir les arrestations et condamnations des auteurs de ces actes mais aussi, et surtout, de faire en sorte que les décisions judiciaires rendues soient exécutées.
Le volet « assistance judiciaire aux victimes des violences sexuelles » a bénéficié jusqu’à présent de 1 millions 850 milles USD du financement Belge et de 1.865.000 Dollars Canadiens de l’ACDI.
Ce volet répond à la nécessité de lutter contre l’impunité constatée face à de telles violations.
En 2006, le Rapport sur la situation des droits de l’homme en RDC (juillet-décembre 2006) analyse que malgré une augmentation des cas reportées de violences sexuelles, seulement « un petit nombre de cas » sont traduits en justice.
En effet, « malgré l’adoption de lois réprimant plus sévèrement les violences sexuelles par le Parlement de Transition, les cas continuent à se multiplier à une vitesse alarmante dans plusieurs régions du pays, et en presque totale impunité, » souligne le Rapport sur la situation des droits de l’homme en RDC entre janvier et juin 2007, « En l’absence d’un système judiciaire fonctionnel, une augmentation des cas de règlements à l’amiable par des chefs traditionnels ou des autorités administratives locales a été constatée, et ce au détriment du droit de la victime à un procès équitable et en violation de la Constitution et des nouvelles lois adoptées. » Selon le même rapport, au Sud Kivu « les cas traduits en justice représenteraient moins de 1 % de l’ensemble des cas enregistrés » pendant la période analysée.
Afin d’atteindre les objectifs souhaités, le BCNUDH mène avec ses partenaires locaux les activités principales suivantes:
Renforcement des capacités
- Organisation de formation à l’intention des magistrats, officiers de la police judiciaire, avocats, personnel pénitentiaire, les membres d’ONGs des droits de l’Homme, les chefs coutumiers et les autorités politico administratives sur les violences sexuelles, les droits humains et spécifiquement les droits de la femme, l’accompagnement judiciaire des victimes des violences sexuelles, les crimes internationaux, les techniques d‘interview des victimes des violences sexuelles
- Diffusion et vulgarisation des nouvelles lois et campagnes de sensibilisation
Appui institutionnel
- Appui à la réforme du droit congolais pour y inclure des lois spécifiques aux violences sexuelles ;
- Réhabilitions légères de structures judiciaires.
Appui Judiciaire
- Constitution de relais communautaires
- La constitution des collectifs d’avocats pour l’assistance judiciaire des victimes des violences sexuelles.
- La mise en place de Cliniques juridiques pour un meilleur accompagnement juridique et judiciaire